Pourquoi éduquer à l’empathie dans un monde qui ne l’est pas ?

Alors, oui, bien sûr, il y a de quoi râler… Edwige Chirouter, professeure des Universités et titulaire de la Chaire Unesco, le fait, au nom de tous ceux que ça énerve. “Des « cours » d’empathie ? Une annonce stupide et violente.” dit-elle. Elle donne dans cet article des Cahiers Pédagogiques tout un tas de raisons qui rendent le monde violent, et pas empathique… Y compris l’annonce de cours d’empathie en France.

Mais… Tout de même… On le sait bien, ça. Le monde n’a encore rien de trop empathique… Et alors ? On oublie ? On laisse faire ? On laisse tout comme c’est ? On s’énerve, simplement ? Ou bien ?

On le sait, le Français a tendance à râler. Ca fait partie de son histoire. Et il veut l’honorer. La lutte pour la justice. La lutte pour le droit de vote. La lutte pour le changement, la liberté, le droit à l’avortement, l’égalité, les droits civiques, les droits de l’enfant, l’environnement, la paix dans le monde… Bref. La Lutte. Elle n’en finit jamais.

Mais si elle se terminait ? Imaginons un instant. S’il n’y avait plus de lutte à avoir ? Je vous parie tous les millions que j’ai pas que le Français continuerait à râler… Il adore ça, la râle. C’est son côté l’intellect d’abord. Quand le coeur vient à la une, l’intellect râle de plus bel…

L’Empathie est l’état normal, naturel, d’un être humain !

Oui, la Lutte est parfois utile. Chaque mois de septembre ou octobre, chaque mois de mai ou juin, chaque année depuis que je vis en France (1992) c’est le moment des manif’s :o) Pour ceci, pour cela. Contre ceci, contre cela. J’en ai fait pas mal moi-même… Durant 15 ans, j’ai pensé que le monde extérieur gouvernait ma vie. Et ce n’était pas commode, empathique que je suis. Il fallait lutter.

Jusqu’à ce que je comprenne une chose très simple. Le monde extérieur ne peut rien contre mon empathie, contre mon intérieur, tant que je ne le laisse pas faire. C’est qui qui décide ? C’est moi. Les 15 ans qui ont suivi, je me le suis prouvée. Je ne me suis plus du tout occupée du monde extérieur. Je me suis occupée à faire ma part de Colibri. Et le monde extérieur a changé sans moi, dans la direction que je lui souhaitais.

Vous me direz, lâcheuse ! Et vous aurez raison. J’ai lâché la lutte, j’ai lâché la déconstruction de ce qui est. Pour construire ce qui n’est pas. Et j’ai vu le Français autrement. J’ai constaté qu’il n’était pas un simple lutteur. Qu’il pouvait faire, lui aussi, sa p’tite part de Colibri. J’ai rencontré tout un tas de Pionniers des Mondes Meilleurs, comme j’aime lyriquement à les appeler :o)

Je sais aujourd’hui que la symbiose est le mode de fonctionnement de tout ce qui vit. C’est eux qui me l’ont appris. Que l’empathie, la bienveillance, l’amour donc, est normale, est l’état naturel de l’être humain. Pourquoi ? Et comment ça se fait du coup que, depuis si longtemps, on fonctionne dans des hiérarchies où il faut lutter pour se faire entendre ?

C’est le seul état où l’on fonctionne à l’optimale !

Ca fait un bail, sans doute depuis les grottes et la maîtrise du feu, que l’on ne vit pas, on survit. D’où les peurs, et d’où les hiérarchies. Mais une fois que l’on choisit de voir autrement, on voit autrement. Parce que nous sommes des êtres inconscients, inconscients de tout ce que nous ne choisissons pas de voir.

Je vous demanderai donc de changer un tout petit peu votre point de vue. Placez le sous l’angle de l’évolution humaine. Et dites vous qu’une évolution ne se fait jamais pour le pire, toujours pour le meilleur. Je sais, c’est beaucoup demander. Mais juste, essayez. Le temps de cet article.

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Nous sommes loin des grottes, nous construisons des gratte-ciels !

En France, nous avons atteint un confort plus ou moins grand, un confort matériel au sein de la nature, qui nous permet de vivre à l’abri sous un toit et de manger à notre faim même quand on est au RSA et qu’on bénéficie des Restos du Coeur. On a accès au savoir, et à la médecine. Plus ou moins, c’est vrai, mais on y a accès néanmoins. On a accès à diverses cultures. On peut manger indien, grecque, marocain, chinois, japonais, turc, et j’en passe. On peut apprendre n’importe quelle langue n’importe où, n’importe quand. On peut connaitre la Terre entière même si on y a jamais mis les pieds.

En France, comme ailleurs. Pas vraiment partout. Nous avons encore des peuplades, nomades ou sédentaires pour nous rappeler ce que nous avions de bon aussi à l’époque. Nous avons encore des pays plus ou moins pauvres. L’évolution se poursuit. Mais Internet est arrivé partout. Le savoir est donc accessible partout. A partir de là, il ne fera pas long feu, pour que le monde entier atteigne le confort matériel, quand bien même il y a encore des riches et des pauvres.

Nous avons déjà beaucoup évolué. Matériellement et intellectuellement. Et depuis toujours, il y a également eu des personnes qui faisaient évoluer le coeur. Mais de nos jours, cette évolution prime ! L’évolution du coeur !

C’est nous, les soldats troubadours !

Vous souvenez-vous de cette chanson ? Bon c’est un Québécois. Félix Leclerc. Mais c’est en Français !

“Quand les hommes vivront d’amourIl n’y aura plus de misèreLes soldats seront troubadoursMais nous, nous serons morts mon frère…”

Tout ce qui manque à notre évolution, c’est un p’tit brin d’empathie. C’est nous, les soldats troubadours. C’est maintenant que l’on vit d’amour. C’est maintenant qu’il n’y a plus de misère. Si on la voit encore, c’est qu’on lutte toujours. On reste concentré sur ce qui manque, encore. Tant qu’on sera concentré là dessus, le manque subsistera.

L’empathie nous permet de comprendre tous les points de vues, et de chercher les solutions qui s’appliquent à chacun.

L’empathie, ce n’est pas simplement comprendre l’autre, c’est toujours chercher des solutions. Pas juste râler. Trouver des solutions. En usant de notre créativité qui nous a mené jusqu’aux gratte-cieux. En usant de notre imaginaire, de notre intuition, de notre individualité et de notre amour, notre empathie, notre bienveillance.

Chère Edwige, je crains que votre article ne soit pas très empathique et plutôt violent… J’ai conscience que c’est uniquement en réaction au harcèlement scolaire, que ces cours sont voués dans la tête de Gabriel Attal, mais on peut mener ça tellement, tellement plus loin ! C’est, par nature, voué à tellement plus ! Eduquer à notre monde intérieur, plutôt que de le réprimer, ne voyez-vous pas ? Toute la liberté qui pourrait en résulter ? Toute la fraternité ? Tous le bien-être ? Toute la paix…? Non ?

C’est l’évolution du moment ! La nôtre !

Cette photo, de Marc Riboud, La Jeune fille et la fleur, nous rappelle que de tous temps, l’Homme a su se montrer empathique. C’est notre nature. L’empathie est naturelle chez l’Homme. Il suffit de la laisser être. Il suffit de faire taire un petit peu l’intellect qui se prend pour le roi du monde. Et de laisser faire le coeur, qui, tout naturellement, l’est.

Voilà pourquoi, éduquer à l’empathie dans un monde qui ne l’est pas, est essentiel. On ne pourra atteindre le plein potentiel humain, sans elle. Sans elle, on ne peut user de toute une moitié du cerveau humain, notre cerveau droit. De nos émotions, nos intuitions, nos imaginations, nos spontanéités, nos individualités… L’empathie, l’amour, la bienveillance, est une capacité du cerveau droit. Une capacité qui rend toutes les autres capacités inconscientes possibles !

Pour terminer, je dirais juste…

NON, NON, NON à l’oppression du cerveau gauche !

On a le droit, on a le droit à notre cerveau droit !

:o)